CONNEMARA

Adapté du roman, splendide, de Nicolas Mathieu, le nouveau film d’Alex Lutz («Guy», «Une Nuit») emprunte son titre au célébrissime tube de Michel Sardou. Que ceux et celles qui ne goûtent guère à cette chanson culte se rassurent, elle ne retentit guère que dans un flash-back, comme simple marqueur du temps qui a passé.

Issu d’un milieu modeste, Hélène (Mélanie Thierry) jette aux orties son très lucratif emploi de RH à Paris à la suite d’un méchant burnout. La voilà qui part s’installer avec mari et enfants dans la tristoune ville de l’est de la France où elle a ses racines. Un soir, sur le parking d’un restaurant, Hélène aperçoit le grand amour inavoué de son adolescence, Christophe (Bastien Bouillon), qui jouait au hockey comme un dieu et qu’elle n’a jamais ne serait-ce qu’embrassé…

Joué à la perfection par un couple d’interprètes au sommet de leur art, «Connemara» est une ode mélancolique au temps perdu, tout en légèreté profonde, où affleurent les fêlures d’une fracture sociale a priori irréductible.