Sélectionné par le groupe «Transition» comme le premier d’une série qui a pour objectif de s’interroger sur le devenir de nos communautés, ce film sera suivi d’une discussion puis d’un brunch.

Thuletuvalu raconte le quotidien de chasseurs et de pêcheurs en prise direct avec le changement climatique. Distants de 20’000 kilomètres, la ville la plus septentrionale du Groenland expérimente la fonte des glaces alors que le petit archipel du  Pacifique en subit les conséquences directes en voyant ses îles se noyer sous le niveau de la mer en constante élévation.

Pour chacune de ces populations, le même souci: «que vont devenir nos enfants ?» Le réalisateur suisse Matthias von Gunten offre le spectacle d’individus touchants de simplicité mais dépassés par ce qui leur arrive. Quels impacts ont ces populations sur le climat ? Comment leur quotidien se trouve-t-il affecté ?

On ne sera pas insensible aux images sublimes  de ces contrées en train de disparaître des cartes du monde, contraignant leurs habitants à émigrer. Le film nous invite à méditer sur nos propres modes de vie et découvrir que nous sommes peut-être plus proches qu’il y parait.

Pascal Simon

Chris Kyle a bel et bien existé. Surnommé «The Legend», ce tireur d’élite des Navy Seal a tué officiellement 160 «terroristes» au cours des quatre missions qu’il a menées en Irak dans le cadre de l’«opération liberté irakienne» (l’intéressé en revendique 255), ce qui en fait le sniper le plus «létal» de l’histoire militaire des Etats-Unis.

Rentré au bercail en 2009, pour sauver son mariage ou à cause de crises de panique, les témoignages variant sur ce point, Kyle a par la suite dirigé une compagnie de sécurité où il formait de futurs snipers, avant d’être abattu en 2013 sur un champ de tir par un ancien Marine souffrant de stress post-traumatique.

S’emparant de ses mémoires, Clint Eastwood en fait une véritable icône américaine, atteinte du complexe du sauveur. Alors que sa femme attend un enfant, Kyle (Bradley Cooper) ne peut en effet s’empêcher de repartir pour l’Irak, obnubilé par sa mission de protection, la tâche du sniper consistant surtout à couvrir ses camarades. Diablement efficace et… ambigu!

Vincent Adatte

Peut-on résumer la vie d’un homme en une seule journée? Les cinéastes Ian Forsyth et Jane Pollard gagnent leur pari haut la main en racontant dans leur «documenteur» le vingt millième jour de l’existence de la rock star australienne Nick Cave. Nous sommes donc invités à suivre, du lever à son coucher, les pérégrinations journalières de ce chanteur, écrivain, scénariste et véritable héros national en Australie.

Rassurez-vous, sa journée va être bien remplie! Des lumières changeantes de Brighton où réside ce père de famille, au studio à la campagne où il compose, en passant par le cabinet de son thérapeute, chaque lieu va permettre au créateur des mythiques Bad Seeds d’exprimer une facette de sa personnalité combien fascinante.

Nous joue-t-il la comédie ? Se montre-t-il sous son vrai jour? Peu importe, tant ce film à nul autre pareil nous raconte une histoire merveilleuse, celle d’un homme apaisé qui a réussi à vaincre ses démons intérieurs par la seule musique.

Adeline Stern

Après «Le Prénom», les deux réalisateurs et scénaristes en vogue de la nouvelle comédie française persistent et signent avec «Papa ou maman», un petit bijou d’incorrection.

En instance de divorce, Florence et Vincent Leroy (Marina Foïs et Laurent Lafitte) se lancent dans une lutte acharnée pour ne pas avoir la garde de leurs enfants et jouir ainsi pleinement des joies du célibat retrouvé.

Gosses martyrisés, menaces, vacheries, cruautés… tous les coups sont permis! Un film qui détonne dans le paysage très policé du cinéma comique français.

Adeline Stern

Série télévisée créée à la fin des années nonante par le dessinateur et biologiste Stephen Hillenburg, «Bob l’éponge» a fait ses grands débuts cinématographiques en 2004.

Chic, Bob l’éponge est de retour avec sa galerie de personnages inénarrables, Krabs le pingre, Carlo Tentacule, le calamar foireux, Patrick, l’étoile de mer hédoniste et tant d’autres. Mais il y a urgence, car la fameuse recette du pâté de crabe a été volée par le diabolique pirate Steak Barbare… Toujours aussi drôle et incorrect!

Adeline Stern

Librement inspiré de «L’Idiot» de Dostoïevski et des innombrables malfaçons architecturales que le cinéaste russe Yuriy Bykov a pu observer dans sa ville d’origine, «Durak» évoque le combat solitaire de Dima Nikitin contre une société pourrie jusqu’à l’os.

Appelé en urgence pour réparer la plomberie d’un HLM peuplé de marginaux, il découvre une brèche dans les fondations du bâtiment. Après avoir analysé ce dernier plus en détail, son constat est sans appel: la tour va s’effondrer d’un instant à l’autre. Pour éviter que ses huit cents occupants ne meurent dans la catastrophe, Dima arpente les couloirs en les sommant de sortir, en vain, tant ces locataires sont en proie à la boisson, à la drogue, au jeu ou à la violence.

Le jeune homme n’a alors d’autre choix que de rencontrer les administrateurs de la ville, alors en pleine célébration de l’anniversaire de Madame le Maire… Tendue et acérée, une description sans fard de la société post-soviétique, aussi nécésssaire que désespérée!

Vincent Adatte

Après avoir traité de l’affaire Outreau dans «Présumé coupable», le réalisateur français Vincent Garenq s’attaque au scandale politico-financier «Clearstream», du nom d’un établissement bancaire sis au Luxembourg, véritable «boîte noire» de la finance internationale.

Rivée aux pas très décidés du journaliste d’investigation Denis Robert, «L’Enquête» décrit comment cet homme tenace met à jour le fonctionnement opaque de cette machine à blanchir l’argent sale, avec son lot de commissions occultes et ses témoins plus ou moins suicidés. Alors qu’il fait surgir peu à peu une vérité pour le moins compromettante, Robert est assailli par une avalanche de plaintes en diffamation…

En collant au plus près du réel,  le cinéaste réussit à faire de cette sombre affaire un grand thriller, sans jamais attenter à la véracité des faits. Et dans le rôle du «fouineur intègre», Gilles Lellouche prouve qu’il est bien l’un des meilleurs acteurs de sa génération.

Vincent Adatte

De nos jours, sur Terre. La belle Jupiter Jones (Mila Kunis) y travaille comme simple femme de ménage, jusqu’au jour où Caine (Channing Tatum), un mercenaire génétiquement modifié, lui révèle qu’elle est en fait la réincarnation d’une reine intergalactique dotée de singuliers pouvoirs, dont celui de diriger les abeilles.

Du jour au lendemain, Jupiter est appelée à jouer un rôle crucial pour rétablir l’équilibre au sein du cosmos. Hélas pour elle, les Abrasax, une dynastie de puissants capitalistes de l’espace, sont bien décidés à accaparer l’humanité toute entière, avides qu’ils sont de son précieux acide désoxyribonucléique…

En détournant le conte de Cendrillon sur des voies SF complètement psychédéliques, Andy et Lana Wachosky (désormais frère et sœur) atteignent un nouveau sommet dans la démesure extravagante qui est désormais leur griffe, au point de faire ressembler leur «Matrix» à un vieux prototype bon pour la casse!

Adeline Stern

Grande réussite du genre, ce biopic s’attache à décrire le destin dramatique du Britannique Alain Turing, informaticien génial, interprétée de façon non moins géniale par Benedict Cumberbatch.

Né en 1912, ce pionnier de l’informatique, créateur du fameux «test de Turing», a joué un rôle déterminant dans l’issue de la seconde guerre mondiale. Cryptologue accompli, il a réussi à «craquer» le code de la machine Enigma utilisée par les armées allemandes pour communiquer entre elles. Selon les historiens, son action a permis d’écourter la guerre de deux ans.

L’Etat anglais ne lui fut guère reconnaissant. En 1952, Turing est poursuivi pour son homosexualité. Pour éviter la prison, il choisit la castration chimique, mais finit par se suicider… Le film lui rend hommage, en le décrivant comme un être fascinant, aussi secret que sensible, qui donna à l’une des ses fameuses machines le nom de son premier et sans doute seul amour.

Vincent Adatte

Cofondateur des Nuls qui firent les beaux soirs de Canal+, Dominique Farrugia en perpétue au cinéma l’humour frondeur, comme dans «Bis», son sixième long-métrage.

Amis depuis le lycée, Eric (Franck Dubosc) et Patrice (Kad Merad) ont emprunté depuis lors des chemins très divergents. Hédoniste, Eric multiplie les conquêtes, alors que Patrice, père de famille monogame, mène une existence rangée.

Après une soirée bien arrosée, l’un et l’autre se retrouvent soudain propulsés en 1986. Fort de leurs 17 ans retrouvés, ils vont s’efforcer de profiter de cette seconde chance inespérée…

Adeline Stern