Dimanche 1er mars à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice puis du verre de l’amitié.

Dimanche 1er mars à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice puis du verre de l’amitié.

Dans « A l’Ombre de la montagne » (2009), la cinéaste documentaire suisse Danielle Jaeggi pointait, par le biais du prisme révélateur d’un sanatorium sis à Davos, les ambiguïtés de la neutralité helvétique à l’orée de la Seconde Guerre mondiale.

Avec « Thiel le Rouge », la réalisatrice dévoile une autre page révélatrice de notre histoire cachée… Le 4 septembre 1963, une Caravelle Swissair prend feu en vol et se désintègre peu après le décollage de Kloten.

Dans les décombres, les sauveteurs trouvent le portefeuille d’un certain Reynold Thiel, homme d’affaires neuchâtelois, couturier, pianiste virtuose et compositeur. Son nom est connu la police fédérale qui le soupçonne d’être un agent à la solde de Moscou…

Vincent Adatte

Après les avoir réunis en 2013 dans « Les Gamins », Anthony Marciano retrouve Max Boublil et Alain Chabat dans une nouvelle comédie immature pour le moins jubilatoire.

Suivant les ébats de Max depuis qu’il a reçu une caméra vidéo à l’adolescence jusqu’à ses trente ans, « Play » marche non sans bonheur sur les traces subversives des frères Farrelly et autre Judd Apatow, experts en facéties « trash ».

Avec, à la clef, une comédie délicieusement régressive en forme de portrait nostalgique de la génération des années deux mille.

Adeline Stern

Michel Hazanavicius s’est fait connaître du grand public grâce à « OSS 117 : Le Caire, nid d’espion » et « OSS 117, Rio ne répond plus », parodies irrésistibles du film d’espionnage à la française.

Avec « Le Prince oublié », le réalisateur de « The Artist » et du « Redoutable » s’essaye cette fois à la comédie familiale assortie d’une touche de fantastique… Tous les soirs, Djibi (Omar Sy), véritable papa poule, raconte à sa petite fille Sofia une histoire pour l’endormir.

Extraordinaires, ses récits s’ancrent dans un monde imaginaire où l’héroïne est toujours la princesse Sofia, et son père, le Prince courageux. Seulement, la petite finit par grandir et un Prince très charmant fait alors son apparition…

Adeline Stern

« Basé sur un mensonge réel », c’est ainsi que la jeune réalisatrice Lulu Wang présente « L’Adieu » (« Farewell »), une grande réussite qui nous entraîne aux confins de la comédie et du mélodrame familial.

Désargentée, Billi s’efforce d’étudier à New York. Apprenant que sa grand-mère est atteinte d’un cancer incurable et n’a plus que quelques mois à vivre, elle rentre en Chine pour la voir une dernière fois.

Non sans difficulté, la jeune femme doit alors se plier à une tradition chinoise qui veut que l’on cache le diagnostic fatal afin d’assurer une fin de vie sereine à l’aïeule condamnée. Prenant prétexte d’un mariage, toute la famille se réunit pour lui faire, l’air de rien, ses adieux…

Vincent Adatte

Archétype du « buddy movie », qui consiste à apparier deux protagonistes mâles aux caractères incompatibles, la franchise « Bad Boys » met aux prises un duo de flics de Miami très mal assorti.

Célibataire endurci, Mike Lowrey (Will Smith) a en effet tout d’une tête brûlée, d’un trompe-la-mort adepte de solutions expéditives, alors que son collègue Marcus Burnett (Martin Lawrence) est un père de famille pépère, maladroit comme pas deux, à velléité pacifiste.

Pour la troisième fois, Mike et Marcus font équipe, ici pour annihiler la vengeance d’une harpie mexicaine, tout juste échappée de prison et fort contrariée… Une comédie d’action à prendre au second degré !

Adeline Stern

Né à Genève, installé à Berlin, le cinéaste Stéphane Riethauser a réalisé avec « Madame », un documentaire remarquable qui prend la forme d’un dialogue intime et tendre avec sa grand-mère.

Madame, c’est Caroline, une vieille dame dont on devine dès les premiers plans du film qu’elle dissimule, derrière sa coquetterie et ses manières bourgeoises, une rare force de caractère.

En voulant être femme d’affaires à une époque très peu propice à l’émancipation féminine, Caroline a su se libérer du carcan d’une société patriarcale, comme le fera plus tard son petit-fils en assumant son homosexualité…

Vincent Adatte

En plein hiver, une femme se volatilise sur un plateau reculé des Causses… Adoptant successivement le point de vue de cinq personnes qui pourraient être liées de près ou de loin à sa disparition, « Seules les bêtes » nous entraîne au cœur d’un jeu de dupes virtuose.

Dans un registre grinçant qui évoque les polars neigeux des frères Coen, Dominik Moll (« Un ami qui vous veut du bien ») s’ingénie à brouiller les pistes. Bien loin de faire la lumière, chaque nouveau « témoignage » crée de nouvelles zones d’ombre…

Mais tout finira par parfaitement s’emboîter avec, in fine, une séquence tournée à Abidjan, conférant à son film une dimension politique troublante.

Vincent Adatte

Alors que le droit au logement est un droit universel, nous ne pourrons bientôt plus habiter dans nos propres villes. Réalisé par le journaliste et réalisateur suédois Fredrik Gertten, « Push » investigue sur les causes de ce paradoxe.

Rapporteuse spéciale des Nations Unies, Leilha Farha mène l’enquête, de Valparaiso à Londres, en passant par New York, Hong Kong, Amsterdam, Sydney et Stockholm. Partout, elle rencontre des gens obligés de quitter leur appartement sous la pression des hausses de loyers.

Le logement est en effet devenu une marchandise de choix pour les grands investisseurs. Un objet de spéculation dont il s’agit de tirer toujours plus de bénéfices, avec, comme conséquence, un processus de gentrification qui fait des métropoles de désolants bastions élitaires.

Vincent Adatte

En compétition à Cannes, « Les Siffleurs » constitue le cinquième long-métrage du cinéaste roumain Corneliu Porumboiu, auquel nous devons déjà le remarquable « Police, adjectif ».

Arrivé de Bucarest, un inspecteur de police débarque à la Gomera, une île de l’archipel des Canaries. Exfiltré par des narcotrafiquants, ce flic pas très net est sommé d’apprendre, l’index fourré dans la bouche, le silbo, un langage sifflé conçu voilà un millénaire par les insulaires pour communiquer de colline en colline.

Le but est de tromper la police roumaine qui ne verra dans ces pépiements que gazouillis innocents d’oiseaux… Une parodie brillantissime du film de genre !

Vincent Adatte