Chers amis cinéphiles, 

Vous avez récemment soutenu le Cinéma Royal de Sainte-Croix en prenant part à notre opération de financement participatif. Notre équipe au grand complet tient à vous en remercier chaleureusement et vous invite à fêter avec elle ce succès lors de sa soirée «Casino Royal». 

Dès 19h30, nous aurons le plaisir de partager avec vous un apéritif dînatoire et pétillant puis à 20h30 de vous présenter la comédie belge iconoclaste: Le Tout Nouveau Testament, avec entre autre Benoît Poelvoorde et Catherine Deneuve. 

Soirée ouverte à tous, offerte aux donateurs. 

En nous réjouissant de vous rencontrer lors de cette soirée, nous restons à votre disposition pour tout renseignement (079 797 26 15). 

Bien cordialement, 

L’équipe du Royal 

Un Royal été indien… 

Je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, il m’arrive parfois (quand j’y pense) de faire un arrêt sur image, et de regarder autour de moi – La sublime Véronique qui s’épanouit devant ma porte par exemple –, et de savourer la chance que j’ai d’être née, et de vivre, dans ce pays libre et riche. La chance de vivre dans un village bien situé, bien environné (sic) et qui s’offre le luxe d’un Cinéma bien fourni en films intéressants… souvent en avant-première ! Adeline, de retour de Locarno, se fera bientôt un plaisir, lors de la fête du Cinéma (1^er au 4 octobre, réservez ces dates) de nous faire découvrir ses coups de cœur… 

En attendant, le programme de ce mois de septembre est bien alléchant… avec plusieurs films très attendus comme La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil (qui nous rappellera ces choses un peu folles que nous faisions quand, après un bon repas, nous décidions tout d’un coup de monter en courant au sommet du Chasseron ou d’aller voir la mer), La isla minima (un chouette polar), et encore le fascinant Dheepan (ou comment on recycle les rebelles tamoul). 

Nos jeunes découvriront avec intérêt La face cachée de Margo et re-découvriront avec plaisir, joie et amusement, Les 4 fantastiques, et se retrouveront pour certains dans La rage au ventre… Leurs parents (mais rien n’est pas exclusif, ni d’un côté ni de l’autre, n’est-ce pas ?), apprécieront Renaissances (film fantastique sur la sempiternelle peur de mourir et tout ce qui va avec), Youth (idem) et se reposeront avec American Ultra qui les distraira des deux autres… (je dis ça et je dis rien, on est bien d’accord…). 

Adeline Stern est bien la seule personne que je connaisse qui arrive à faire mûrir des cerises en septembre ! Il suffit de regarder son jardin pour savoir qu’elle a les deux pouces verts, mais là, elle fait fort ce mois, avec un gâteau recouvert… ou presque ! Première cerise, La belle saison, film qui sera suivi d’une discussion et du verre de l’amitié. Deuxième cerise, la très attendue Soirée de remerciement Casino Royal avec un apéritif dînatoire et Le tout nouveau (coup de cœur) testament. Poelvoorde, Moreau, Deneuve, un trio épatant pour un film hilarant, mais pas que… Troisième cerise, Les mille et une nuits, en présence du réalisateur. Ce mois les volumes 1 et 2… de quoi rêver, la tête dans les loukoums… Quatrième cerise, le Festival international de l’accordéon, précédé d’un repas. Là, il va peut-être falloir réserver (mais pour les autres aussi, n’oubliez pas !) parce que le Royal risque bien de faire archi-grave-le-plein… Cinquième cerise, La vanité en présence du réalisateur, à première vue, un bijou, une perle, un ravissement, donc merci Monsieur Baier… et, pour terminer en beauté, le Ciné-Brunch Transition nous proposera En quête de sens, un documentaire aux multiples questionnements qui ne manquera pas de nous titiller les neurones… n’oubliez pas (encore !) d’apporter votre pique-nique pour les nourrir ! (vos neurones, pas les réalisateurs). Alors à très bientôt et… 

Bons films ! 

Christina 

Marc travaille pour une multinationale à New York lorsqu’il se casse le pied. Contraint à l’inactivité, il visionne une série de documentaires sur la marchandisation du monde. 

Il prend alors conscience qu'« il fait partie du problème » et décide de partir avec un ami d’enfance autour de la Terre pour comprendre d’où pourrait venir un véritable changement. Leur voyage initiatique les entraîne à la rencontre d’activistes, de philosophes, de chamanes et de scientifiques qui n’assènent jamais de vérités, mais parlent « vrai ». 

Très impliqué, le documentaire de Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière, bien loin de nous déprimer sur l’état du monde, incline à un optimisme lucide ! 

Adeline Stern 

Réalisateur du déjà très intéressant « Project X » (2012), Nima Nourizadeh récidive avec « American Ultra », une comédie d’action qui fait un sort très jouissif aux clichés du genre ! 

Pour une raison obscure, la CIA décide d’éliminer l’un de ses agents dormants, qui vivote au ralenti dans un bled paumé. Malgré une très forte addiction au cannabis, l’intéressé va faire preuve d’une étonnante capacité à survivre… 

Vincent Adatte 

Après celui de l’inquiétude, vient le temps de la désolation ! Dans le deuxième volet de la fabuleuse trilogie du Portugais Miguel Gomez, Shéhérazade, qui supplée au cinéaste incapable, sublime à nouveau par l’imaginaire un réel fort peu jouasse. 

Avec une liberté de ton inouïe, Gomez convie tous les genres cinématographiques pour réenchanter notre monde désespérant. Partant, il nous immerge dans une sorte de réalisme fantastique encore jamais vu, peuplé d’animaux mélancoliques, magnifié par la caméra magique du chef opérateur du cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul… 

À voir absolument, d’autant que le Royal en proposera le troisième et dernier volet « L’enchanté » en octobre ! 

Vincent Adatte 

Après « La Grande Bellezza » (2013), chronique désenchantée des mondanités romaines, le cinéaste italien Paolo Sorrentino investit un hôtel de luxe helvétique où il situe l’action révélatrice de son septième long-métrage. 

Présenté en compétition à Cannes, « Youth » (La jeunesse) voit deux presque octogénaires passer leurs vacances ensemble. Chef d’orchestre, Fred Ballinger (Michael Caine) a pris une retraite définitive, au contraire de son ami Mick Boyle (Harvey Keitel), un cinéaste qui n’a pas renoncé à tourner son film testamentaire. 

Avec son sens du détail et de la grande musique, Sorrentino arrive avec talent à faire entrevoir, tant à ses deux protagonistes crépusculaires qu’à son public émerveillé, tous les éclats de la beauté du monde… 

Adeline Stern 

Après « Les grandes ondes » en 2013, le réalisateur suisse Lionel Baier nous ravit et nous émeut derechef avec ce presque huis-clos dont la vie va reprendre peu à peu possession, entre larmes retenues et rires délicats. 

David Miller (Patrick Lapp) veut en finir avec l’existence. Malade, ce vieil architecte a recours à une association d’aide au suicide qui l’invite à trépasser dans la chambre anonyme d’un motel. 

Las, son accompagnatrice (Carmen Maura) ne semble pas très au fait de la procédure. Pire encore, David doit convaincre le prostitué russe de la chambre d’à côté d’assister à ses derniers instants, car la loi exige qu’il y ait un témoin… Baier est bel et bien l’un de nos plus grands cinéastes ! 

Vincent Adatte 

Présenté dans le cadre du Festival International de l’Accordéon, le film sera précédé d’un repas et d’un concert. 

Prix du Cinéma Suisse 2005, le documentaire « Accordion Tribe » de Stephan Schwietert relate la tournée d’un groupe international de cinq accordéonistes virtuoses. 

Jouant leurs propres compositions, ces musiciens possèdent chacun une forte personnalité qui casse les clichés inhérents au « piano du pauvre ». Le réalisateur de « Balkan mélodie » accompagne au sens le plus musical du terme leur aventure artistique hors du commun. 

Vincent Adatte 

Après « De battre mon cœur s’est arrêté » (2005), « Un Prophète » (2009) et « De rouille et d’os » (2012), le cinéaste français Jacques Audiard signe avec « Dheepan » un septième long-métrage qui s’inscrit bien dans la veine de son cinéma, inconfortable, dérangeant mais d’une force sans pareille ! 

Palme d’or justifiée du dernier Festival de Cannes, « Dheepan » raconte l’exil d’un rebelle tamoul dans une banlieue parisienne pas du tout plus paradisiaque que son Sri Lanka natal ! 

Avec une petite orpheline et une jeune femme qui l’a accompagné par instinct de survie, il s’approprie l’identité d’une famille portée disparue, dont il a pu récupérer les passeports. Devenu gardien dans une cité oubliée des dieux, son protagoniste va lutter pour ne pas renouer avec la violence qui le hante… 

Adeline Stern 

Triomphateur des derniers Goya (équivalents espagnols des César), l’Ibère Alberto Rodríguez nous propose avec le formidable « La isla mìnima » rien de moins que le polar le plus excitant de l’année ! 

Dans l’Espagne post-franquiste du début des années 80, deux inspecteurs madrilènes sont dépêchés au cœur de l’Andalousie profonde pour enquêter sur la disparition de deux adolescentes aux mœurs soi-disant légères. 

Filmé dans le delta du Gadalquivir, un véritable labyrinthe végétal et aquatique, le sixième long-métrage de Rodríguez n’a pas son pareil pour remuer les eaux troubles d’une époque où il n’était pas rare de trouver accrochées au crucifix de sa chambre d’hôtel les photos de Franco et d’Hitler ! Une découverte ! 

Vincent Adatte