Un soir d’hiver, Richard (Benjamin Biolay) découvre que Maria (Chiara Mastroianni), son épouse depuis vingt ans, le trompe. Confondue, Maria quitte le domicile conjugal pour s’installer dans l’hôtel d’en face, chambre 212, d’où elle observe Richard.

Bientôt, une version rajeunie de son mari (Vincent Lacoste) lui rend visite, suivie par l’ancienne professeure de piano (et premier amour) de ce dernier, ainsi que quelques autres vieilles connaissances…

Avec une insolente légèreté, Christophe Honoré (« Les bien-aimés », « Les Chansons d’amour ») s’amuse de l’usure du couple et de l’adultère. En résulte une comédie fantastique irrésistible sur les vertus douces-amères de l’émancipation.

Vincent Adatte

Engagée dans une campagne effrénée de réactualisation de ses grands succès d’antan, la firme Disney nous avait fait une jolie surprise avec son audacieuse mise à jour de « La Belle au bois dormant ».

La Princesse Aurore, héroïne au cœur pur, y devenait en effet presque accessoire, cédant la préséance dramaturgique à sa terrible marâtre, Maléfique, autrement dit la Fée Carabosse.

Cette séquelle joue sur le même glissement. La ténébreuse et sculpturale sorcière (Angelina Jolie) fait littéralement de l’ombre à la frêle Aurore (Elle Fanning). Faisant preuve d’une classe folle, Maléfique va s’opposer à son mariage avec un jeune prince séduisant…

Adeline Stern

Pour leur septième long-métrage, Olivier Nakache et Eric Toledano (« Intouchables », « Le sens de la fête ») se sont inspirés de l’action exemplaire menée depuis plus de vingt ans par Stéphane Benhamou et Daoud Tatou en faveur des jeunes autistes rejetés par les institutions.

Bruno (Vincent Cassel) se voue corps et âme à son association en prenant en charge des « cas » souffrant d’un autisme dit « complexe », des garçons et des filles souvent sujets à des accès de violence envers les autres ou eux-mêmes. De son côté, Malik (Reda Kateb) s’efforce de réinsérer des adolescent·e·s en difficulté en les formant comme référents des autistes recueillis par Bruno…

Se refusant aux bons sentiments, « Hors normes » sonne vrai… Sans conteste le meilleur film des réalisateurs d’« Intouchables » !

Adeline Stern

À Dakar, sur un chantier où ils bâtissent une tour futuriste qu’ils n’habiteront jamais, de jeunes ouvriers sénégalais ne sont plus payés depuis des mois. Sans prévenir, ils embarquent à bord d’une pirogue, direction l’Europe et la tragédie…

Parmi eux, il y a Souleiman qui laisse derrière lui Ada, l’amour de sa vie, promise à un mariage arrangé. Ainsi commence l’un des plus beaux films découvert à Cannes cette année et à juste titre récompensé par le Grand Prix.

Premier long-métrage hallucinant de la cinéaste franco-sénégalaise Mati Diop, « Atlantique » allie polar et film de fantômes pour aboutir à l’émancipation paradoxale d’une femme abandonnée par son bien-aimé.

Vincent Adatte

Le 17 novembre, ce film sera précédé d’une lecture-concert par Marguerite Layèlê puis suivi de la dédicace « De l’estime de soi à l’épanouissement » qu’elle a co-écrit avec Rosette Poletti.

Cinéaste et écrivaine, Fabienne Berthaud porte à l’écran le livre autobiographique de Corine Sombrun, « Mon initiation chez les chamanes ». Elle s’en acquitte de façon remarquable, à lisière du documentaire et de la fiction.

Corine (Cécile de France) n’arrive pas à surmonter la disparition de son compagnon. Pour lui changer les idées, l’ingénieur du son du studio où elle travaille lui propose de partir en Mongolie pour enregistrer des chants traditionnels. Sur place, une chamane lui révèle qu’elle a un don rare.

Dubitative, Corine rentre chez elle. De retour au studio, elle écoute ses enregistrements, dont le son d’un tambour rituel. Elle est alors saisie d’un mouvement irrépressible de sa main qu’elle n’arrive pas à maîtriser…

Adeline Stern

Réalisateur des deux premiers volets de « Terminator » en 1984 et en 1991, James « Avatar » Cameron s’est dit effaré par la médiocrité des suites données à sa saga, qui ne faisaient que reprendre très paresseusement la trame de base.

À nouveau aux commandes, cette fois en qualité de producteur, Cameron a orchestré un retour aux fondamentaux en féminisant son argument.

Depuis un futur où elles ont pris le pouvoir, les machines envoient sur Terre un Terminator, robot tueur chargé d’éliminer le seul humain qui pourrait changer le cours des choses. Or, dans cette nouvelle mouture, le « seul humain » s’avère être une femme, et mexicaine de surcroît…

Adeline Stern

Cinq ans après l’avoir fait kidnapper dans « L’enlèvement de Michel Houellebecq », le cinéaste français Guillaume Nicloux contraint l’écrivain à suivre une thalassothérapie à Cabourg.

L’effet d’étrangeté est immédiat ! Avec son corps décharné mais combien vivant, qui contraste avec la froideur clinique des décors, Houellebecq déploie un comique de situation digne des plus grands artistes du genre !

Quand il croise Gérard Depardieu au détour d’un couloir, l’effet est encore démultiplié. Tels des Laurel et Hardy contemporains, les deux compères se lancent alors dans une série improvisations géniales qui font fi de toutes les règles, tant cinématographiques que diététiques.

Adeline Stern

Dimanche 10 novembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis du verre de l’amitié.

Le premier long-métrage du jeune réalisateur suisse Matteo Carrega Bertolini nous attache aux pas plutôt indécis de Jean, jeune homme velléitaire qui s’efforce de s’adapter à une ville sans doute bien trop grande pour lui.

Par la grâce d’une amitié imprévue, Jean va cependant trouver les ressources pour se réinventer, alors que le monde qui l’environne lui semble en perdition…

Hommage à La Nouvelle Vague française, qui incarna une certaine idée de la jeunesse, libre et frondeuse, « La Terre est plate » dépeint avec une belle sensibilité une génération incertaine, en recherche de repères… À découvrir !

Vincent Adatte

Adapté d’un conte pour enfants illustré de Dino Buzzati publié en 1945, « La Fameuse invasion des ours en Sicile » débute en compagnie d’un vieux saltimbanque et de sa jeune apprentie.

Surpris par une tempête de neige, les deux voyageurs se réfugient dans une caverne. Réveillant un vieux plantigrade qui hibernait là, ils s’efforcent de le distraire en lui racontant l’histoire du fils du roi des ours, enlevé par des hommes dans les montagnes de Sicile…

Premier long-métrage de Lorenzo Mattotti, illustrateur de génie, ce film d’animation à nul autre pareil est une véritable splendeur dont la profondeur du propos séduira petits et grands.

Vincent Adatte

Le samedi 9 novembre : soirée flamenca, le film sera précédé d’un spectacle de « Caminos Flamencos Septet » puis d’une dégustation de tapas.

À la suite de Carmen Amaya (1913-1963), première femme à oser danser en pantalon et à marteler des pieds, Rocío Molina a révolutionné le geste flamenco, en transgressant ses codes fondés sur la domination masculine.

Travaillant par improvisations (impulsos en espagnol), cette danseuse prodigieuse renverse tous les lieux communs du flamenco pour l’ouvrir à la sexualité féminine, à la poésie du quotidien et à l’humour qui préside à toute désacralisation.

Tourné sur plusieurs mois, le documentaire d’Emilio Belmonte restitue les étapes fiévreuses de la création de son spectacle « Caída del cielo » (« Tombée du ciel »), à fin 2016 au Théâtre National de Chaillot, à Paris… Olé !

Vincent Adatte