À l’heure où le nouveau président Donald Trump voue la Chine aux gémonies, Hollywood et l’Empire du Milieu s’allient pour nous gratifier d’un blockbuster des plus spectaculaires !

L’aventurier William Garin (Matt Damon) a parcouru des milliers de kilomètres à la recherche de l’arme la plus puissante du monde. Buttant contre la Muraille de Chine, il assiste à une attaque meurtrière de mystérieuses créatures…

Devisée à 150 millions de dollars, cette superproduction sino-américaine a été tournée entre la Mer Jaune et le désert de Gobi. Expert en la matière, Zhang Yimou (« Le Secret des poignards volants ») n’a pas son pareil pour chorégraphier un fabuleux bestiaire inspiré de la mythologie chinoise.

Adeline Stern

Samedi 11 février à 18h, ce film sera suivi d’un repas puis du film « Neruda » du même réalisateur. Réservation au repas conseillée au 079 797 26 15.

En 2016, le cinéaste chilien Pablo Larraín aura donc tourné deux grands films que les très chanceux spectateurs du Royal auront l’heur de découvrir tour à tour dans le cadre d’une soirée très prometteuse.

Comme pour « Neruda », Larraín a condensé l’action de « Jackie » sur une courte période, mais clef, de l’existence bouleversée de Jacqueline Kennedy, soit les semaines qui ont suivi l’assassinat de son mari, le 22 novembre 1963, à Dallas.

S’inspirant de l’entretien que l’ancienne Première dame accorda au magazine LIFE peu après l’attentat, le cinéaste dépeint de façon remarquable cette icône du vingtième siècle, qui a mis un point d’honneur à préserver sa dignité, quitte à manipuler le réel… Le portrait d’une femme d’exception interprété par une Natalie Portman en état de grâce !

Vincent Adatte

Entre 1209 et 1226, en Italie, entouré de disciples qui lui sont dévoués, François d’Assise recherche la pureté et l’innocence auprès des plus démunis. Désireux de créer un ordre fondé sur la pauvreté et l’égalité, il s’attire la méfiance de l’Eglise et du pape Innocent III.

Alors que le futur Saint devient aveugle et s’isole, son ami Elie de Cortone (Jérémie Renier), en fin stratège, amende certains passages du texte de François pour tranquilliser les autorités ecclésiastiques et assurer ainsi la pérennité de l’idéal franciscain…

Ponctuée de chants magnifiques, une véritable ode à l’humilité et à l’altruisme (« Nous n’étions pas là pour être servis, mais pour servir »).

Vincent Adatte

Chasseur d’images, passionné de nature, Jean-Michel Bertrand se lance un pari fou : partir dans les Alpes à la recherche des loups. Pendant trois ans, il grimpe tout là-haut, dévoué à sa quête qui tourne à l’obsession ; magnifique !

Pour lui, pas question de planquer des caméras. Sa règle du jeu, c’est de vraiment rencontrer la bête, de la voir à l’œil nu et de la filmer lui-même. Malgré le vent glacial, la neige et la pluie, Bertrand persévère, suit les traces de l’animal et finit par le rencontrer et se faire accepter par la meute…

En résulte un documentaire « animalier » à nul autre pareil, où l’auteur lui-même se métamorphose, car, pour voir les loups, il faut se camoufler, disparaître. Bref, en devenir un !

Adeline Stern

Suite à un bug informatique, Jim Preston (Chris Pratt), est tiré de son sommeil artificiel qui devait durer 120 ans, 90 ans trop tôt. Hélas pour lui, le reste de l’équipage et les cinq mille passagers que transporte l’Avalon, un gigantesque vaisseau spatial, sont, comme prévu, restés endormis.

Simple mécanicien, Jim comprend alors qu’il va vieillir et mourir seul à bord de ce véritable paquebot de l’espace intersidéral, pourvu de tout le luxe nécessaire et dont la destination est une lointaine planète.

Pour tromper son cafard, Jim prend une décision terrible : celle de réveiller une séduisante jeune femme (Jennifer Lawrence) en lui laissant croire que ce réveil est purement accidentel… La Belle au bois dormant, dans sa version science-fiction : impressionnant !

Adeline Stern

Après le déjà très réussi « A Single Man » (2009), qui racontait l’histoire d’un professeur d’université homosexuel hanté par la mort de son compagnon caché, Tom Ford, créateur de mode devenu cinéaste, nous taille un thriller noir, aussi vertigineux que déboussolant.

Galeriste d’art à Los Angeles, Susan (Amy Adams) reçoit par courrier un manuscrit signé de son ex-mari (Jake Gyllenhaal) qui raconte une sombre histoire d’enlèvement et de meurtre.

Insomniaque, Susan se plonge dans le roman et y décèle peu à peu une forme de vengeance à son encontre… De façon magistrale, Ford enchâsse les récits et faire surgir les vestiges d’un amour gâché. Sidérant de beauté et d’intelligence !

Adeline Stern

Samedi 21 janvier à 18h

Dimanche 29 janvier 

11h Révolution silencieuse (en présence de la réalisatrice)

12h30 Brunch participatif (Mouvement Transition)

Mercredi 18 janvier à 20h

Un siècle… différent

En lisant ce matin les synopsis des prochains films qui vous seront proposés dans votre cinéma favori, j’ai été frappée par ce mot qui revient sans cesse : « différent ». Et, mémoire rétroactive aidant, je me suis rendu compte qu’à une époque où l’original peine à émerger, où la blasitude règne en maître, où toutes les créations les plus importantes, tant destructrices que novatrices semblaient avoir été d’ores et déjà découvertes, ce mot ressortait néanmoins de plus en plus en souvent un peu partout (films, livres, autres média).

Aimer différemment : L’histoire de l’amour, Le coeur en braille, éduquer différemment : Captain Fantastic, Primaire, survivre différemment : Après la tempête, pardonner différemment : Miséricorde, s’ouvrir à l’autre différemment : Fuocoammare, et tout cela sans parler d’autre chose que de cinéma… S’accumulent ainsi des milliards de gouttes d’eau dans la mer de l’indifférence, du consumérisme à outrance, au milieu des décombres de cette troisième guerre mondiale qui ne veut pas dire son nom (économique) mais qui a fait tant de victimes déjà… Des milliards de gouttes d’eau qui s’érigent lentement mais sûrement en tsunami, qui finira bien un jour par submerger ce monde dont on ne veut plus… J’aime cette résistance, cette révolution silencieuse, en marge des joueurs d’échec ou de monopoly qui manipulent leurs pions sur le grand échiquier planétaire… passez votre tour ! allez en prison sans repasser par la case départ ! J’aime cette résistance et voir mes colocaterriens sortir du rang, et, patiemment, obstinément, opiniâtrement, résolument, défaire les liens de leurs servitudes… Un monde meilleur est en train d’émerger, Anne, ma sœur Anne le vois-tu venir ?

Bonne année à tous et…

Bons films !

Christina